✒ J’étais l’amour.
Et puis un jour, j’ai eu le courage de me retrouver.
Je t’ai aimé jusqu’à me perdre en toi, j’ai vidé mon cœur pour remplir le tien, j’ai donné toute mon âme à la tienne, même quand elle n’était qu’un gouffre noir dans laquelle je tombais.
Courir, m’épuiser à espérer. Pardonner ce qui n’était même pas regretté, accepter des miettes en les appelant trésor.
Je me suis noyée dans tes silences, tes soupirs comme des tempêtes invisibles, tes humeurs qui claquaient comme des portes. Je marchais sur des œufs, comme on danse sur du verre. Juste pour un regard. Une caresse. Un “je t’aime” jeté à moitié, comme s’il pesait trop lourd dans ta bouche.
Et chaque fois que je doutais, tu peignais mes questions en défauts. Trop sensible. Trop exigeante. Trop dramatique. Alors j’ai appris à me taire, à devenir douce comme l’ombre, discrète comme un soupir. J’ai marché derrière toi, et j’ai aimé pour deux.
Tu m’as gardée non pas par amour, mais par peur que je parte. Par confusion. Par ce fil invisible tissé entre mes failles et ta froideur. Tu as déguisé tes mots en lames, tes silences en armes. Et moi, je croyais encore être chanceuse de t’avoir, pendant que toi, tu ne faisais rien pour me garder.
Et puis un jour… j’ai ouvert les yeux. J’ai compris que ce n’était pas ça, l’amour. L’amour ne détruit pas. L’amour ne fait pas mendier, ne fait pas douter de sa lumière. L’amour n’est pas un combat qu’on mène seule.
Alors j’ai cessé de courir. J’ai cessé de plaire. J’ai cessé de m’excuser d’exister. Et, doucement, j’ai commencé à m’aimer. Un peu. Puis beaucoup. Puis assez… pour partir.
Tu ne m’as pas perdue aujourd’hui. Tu m’as perdue le jour où j’ai compris que ton “amour” n’était qu’un piège, et que je valais bien plus que ce que tu me laissais croire.
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